FINN World Master Kavala

Quoi de mieux pour décrire une régate que les commentaires d’un participant ! Vous trouverez ci-dessous le compte rendu de ce master signé Philippe LOBERT…

Participer à un Master, c’est tout d’abord vivre une extraordinaire expérience humaine. Même si nous n’avons pas encore retrouvé l’affluence d’avant la COVID, nous étions cette année un peu moins de 150 finnistes de 30 pays à Iraklista dans le nord de la Grèce près de Kavala.

Cette année a été l’occasion de voir le retour de l’Afrique du Sud, de l’Australie et de la Nouvelle Zélande mais aussi du Guatemala pour citer un étonnement de trouver des finnistes dans un pays aussi exotique.

Le Finn sur le plan international semble parfaitement vivre son exclusion des JO. Certains pays voyant même leur flotte croître. Il est à noter aussi l’apparition d’un nouveau constructeur hollandais.

La communauté des finnistes est un véritable « melting pot » d’expériences personnelles, professionnelles et sportives qui permettent des échanges toujours très riches et des rencontres de personnalités attachantes. Se voir tous les ans au Master est un vrai plaisir. Cela a été particulièrement le cas cette année, car nous avons passé beaucoup de temps à attendre le vent à terre et sur l’eau avec même l’utilisation des pavillons Aperçu sur H. Les bars le long de la plage en face de la mise à l’eau ont fait, je pense, leur saison en une semaine. Nous avons même eu droit à une « free journée » le vendredi preuve que la clientèle internationale des finnistes avait été au RDV.

Les grecs avaient vendu le site d’Iraklista comme exceptionnel normalement à cette période pour la régate, mais cette semaine, c’était plutôt pour le « ladies programs » que la météo était favorable…

L’organisation grecque n’a pas la rigueur de celle des anglo-saxons mais l’ambiance bon enfant et serviable fait que tous les problèmes se résolvent avec le sourire, comme les blessures sur les plaques métalliques de la mise à l’eau pour Laurent et pour moi. Andy Denisson notre président Master a le talent de trouver des endroits agréables pour la vie autour de la régate et donc le Master est toujours une occasion de passer une bonne semaine de navigation et de détente pour les coureurs et les accompagnants.

La régate, on y vient. D’une façon générale, ce championnat aura été marqué par le petit temps entre 2 semaines de conditions idéales…L’équipe des Français était composée de 4 Rochelais emmenés par Laurent HAŸ :

Michel AUDOUIN, Stéphane MARCELLI, Xavier LACOMBE

Un cannois :

Pierrick BOURBIN

Et 2 coureurs du Grand Ouest :

Marc ALLAIN DESBAUVAIS et Philippe LOBERT

Nous avons couru 4 manches sur 3 jours mais avec 5 jours en mer…Beaucoup d’attente sur l’eau avec 2 jours sans course et aussi au bar à refaire nos carrières qui s’allongent années après années. Mais cette attente permet aussi de mettre à niveau les échanges annuels avec les amis du bout du monde.

4 manches courues, cela veut dire que toutes les manches ont compté favorisant la régularité. C’est sûrement ce qui a couté la victoire à Laurent qui avec 2 places de 1^er, une de 3 et malheureusement une manche de 26 n’a pas pu refaire son handicap sur le portugais Filipé Silva (2 ;4 ;2 ;5). Magnifique champion du Monde.

Laurent finit 2^ème de ce Master et premier du groupe GMaster. Mais c’est aussi ce décompte qui m’a permis de réaliser une belle performance avec une place de 16 au général et d’être second dans le groupe des GGMaster.

La difficulté de ce championnat était surtout de réussir son départ et de pouvoir s’extraire d’une flotte de 145 bateaux. La longue ligne de départ explique le nombre de BFD et les mauvaises places lorsqu’après un départ pas assez ambitieux, il n’était pas possible de trouver du vent frais avec des coureurs occupant toute la largeur du plan d’eau. Une autre caractéristique était le courant important (et pourtant c’est le gars qui navigue dans le golfe du Morbihan qui vous parle). Je ne m’attendais pas à devoir prendre en compte ce facteur à cet endroit. Peu de vent, pas de marée ; peut-être des différences de températures des masses d’eau ?

Mes meilleurs souvenirs resteront : La dernière manche avec une place de 6. C’est le type de manche où tout ce que vous entreprenez fonctionne et que vous gagnez des places à chaque marque. J’ai fini cette manche dans la roue du champion du Monde. Une chouette impression lorsque vous vous retournez et que la flotte de 145 bateaux s’étale sur le vent arrière. Cela donne vraiment envie de signer à nouveau. L’autre souvenir est bien sûr de monter sur le podium mais en plus avec un Ukrainien tout juste démobilisé sur blessure sur le champ de bataille de Kershon. A plus de 60 ans, un bel exemple de patriotisme.

J’espère que ce CR donnera envie aux plus de 40 ans de programmer le Master 2024 du 7 au 14 juin à Punta Ala en Italie. Pour avoir déjà participé à un Master là bas, c’est vraiment un bel endroit pour naviguer, et passer du bon temps avec des finnistes de tout horizon.